Allemagne : Angela Merkel réélue à la tête du pays
- Sylvain Arnal
- 24 sept. 2017
- 3 min de lecture
Depuis 12 ans, elle règne sur la 1ère puissance d’Europe. Angela Merkel a été réélue ce dimanche 24 septembre à la tête de la chancellerie fédérale. Quel est le secret de sa longévité ? Quelles sont les conséquences de ce scrutin pour l’Allemagne et pour l’Europe ? Décryptage.

Un scrutin joué d’avance
La victoire de la candidate sortante n’est pas une surprise. Voila plusieurs jours qu’elle est annoncée par tous les médias internationaux. Ainsi, le CDU (Parti Chrétien-Démocrate, présidé par Merkel) a obtenu 217 sièges au Bundestag, le parlement allemand (soit 34,4% des voix). Le social-démocrate Martin Schulz, son principal opposant, n’a su recueillir que 21,1% des voix. Il faut dire que sa campagne pour la justice sociale n’a pas eu beaucoup de prise sur un pays où l’on frôle le plein-emploi. Malgré la victoire de la droite, cette élection n’a suscitée aucun engouement outre-Rhin, après une campagne qualifiée de « profondément ennuyeuse». Plus inquiétant, l’extrême droite fait son entrée au Parlement. Un nouvel enjeu pour l’Allemagne, qui doit chaque jour faire face à la montée du populisme.
Des forces politiques ambitieuses
Les différents partis veulent à tout pris profiter de leur entée au Bundestag pour prendre de l’importance sur l’échiquier politique. Tour d’horizon.
SPD (Parti Social-démocrate) : 21,2% des voix
La première force de gauche du pays conte s’appuyer sue le renforcement de la pauvreté et des inégalités dans le pays pour être entendue. Elle refuse une éventuelle alliance avec le CDU et aura donc le rôle de l’opposition pour cette législature.
FDP (Les Libéraux) : 11,1% des voix
Ils font leur grand retour au parlement, et compte bien gouverner avec la Chancelière. Pour elle, il s’agit d’une opportunité, celle de posséder une très large et confortable majorité pour les 4 ans à venir. En revanche, c’est une très mauvaise nouvelle pour l’Europe. Le parti en question ne souhaitant pas l’élargissement de l’Euro, ni le renforcement des relations du couple Franco-allemand.
3. AFD (Extrême droite) : 14,1% des voix
C’est la première fois qu’un parti d’extrême droite fais son entrée au Parlement depuis 1945, autrement dis, depuis le règne nazi. C’est une information très inquiétante pour ce pays qui, jusque là, avait su endiguer la montée des populistes. Anti-immigration, eurosceptique, et surtout violent opposant à Angela Merkel, le parti peut aussi compter sur son icône devenu très vite populaire: Alice Weidel. Cette femme, banquière de formation, est mariée avec une femme sri-lankaise… Une situation sociale plutôt paradoxale lorsqu’on connait ses opinions politiques.
Un dernier mandat pour entrer dans l’histoire
Elle a déjà connu 3 présidents américains, le même nombre de premiers ministres britanniques et 4 présidents français. Alors Angela le sais très bien. A 63 ans, ce mandat sera son dernier, celui où elle battra un record de longévité, dans ce monde occidental qui semble en ébullition. Elle continuera, froidement, méthodiquement, à décortiquer les problèmes, scientifique qu’elle est, pour toujours trouver une solution. Maniant l’art du consensus et de la diplomatie comme personne, elle jonglera à son grès entre son pays, l’Union Européenne et le monde hostile de Trump et Poutine. Constamment sous-estimée, celle que Kohl appelé sa « petite fille », aura gravit en 10 ans de vie politique tout les échelons, jusqu'à devenir aujourd'hui la femme la plus puissante du monde.
Elle semble austère pour ses voisins européens, mais les allemands l’appellent « mutti », la maman, depuis qu’elle a accueilli des dizaines de milliers de réfugiés. Un paradoxe, pour celle qui n’a jamais eu d’enfant, mais aussi une évidence pour la jeune fille de pasteur élevée en Allemagne de l’Est, dans la dictature satellite de l’Union Soviétique.
Notre voisine, la Chancelière "normale", n'est donc pas prête de se faire oublier, et rentre aujourd'hui dans l'histoire.

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